February 2004 - Nameless

Brouilleur de piste magnifique, Pascal Hallibert l'est sûrement. Tout d'abord caché derrière le pseudo de son groupe ( y'a en-t-il vraiment un ? ), j'avoue que Pascal Hallibert serait parfait pour un tour de France et même plus pour un Paris-Roubaix mais comme nom de scène c'est moyen. Ensuite de par le titre, la pochette et la musique qu'élabore le français. Et puis au final par son port d'attache batave, La Haye. Templo Diez à peut-être trouvé avec Hoboken, le moyen de titiller un groupe américain au nombre des influences ressenties de ce premier album, Yo La Tengo. Le jeu de guitare de son leader entame donc un rapprochement avec le trio d'Hoboken, la ville pas l'album, mais le but premier étant de situer le son d'un groupe inconnu du grand nombre, le rapprochement s'arrêtera ici. Ce qui rend Templo Diez si attachant dès les premières notes de Sedan, titre initial, c'est l'espace crée par la voix et la guitare, le cadre se construisant petit à petit en toute plénitude. Le mot est trouvé, plénitude. Le piano ( Anymore ), vient alors aider sans trop le distraire, le chanteur dans sa séduction très lo-fi dans l'humeur bien plus que dans les actes. Arrive presque en fin de parcours, The devil you know qui à elle seule chasserait tout doute sur le bien fondé du talent intrinsèque du « metteur en scène ». Sorte de ballade un tantinet psyché qui déroule son étendue par la guitare slide, chanson épurée qui invite à l'intimité sur une plaine interminable, image contradictoire magique. Et si la toute dernière chanson ( stay with us ) aurait pu se voir refuser la présence sur Hoboken, il me reste plein d'images en tête, un calme et une tranquillité estimable, j'imagine Templo Diez avec Sylvain Chauveau au piano, une rencontre pas si fortuite à bien y repenser.

(arnaud C)

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