Templo Diez est un groupe Franco-Italo-Venezuelano-Neerlandais basé aux Pays-Bas et composé de Paolo Panza (Batterie, Xylophone), Leejon Verhaeg (guitare), Pascal Hallibert (guitare, chant, claviers) et Gloribel Hernàndez (claviers, basse). Après avoir sorti en 2003 un premier album, ‘Hoboken’ qui avait reçu d’excellentes critiques de la presse spécialisée (notamment Magic et Les Inrocks pour la France) et parcouru les scènes européennes et américaines, le groupe est aujourd’hui de retour avec un disque judicieusement intitulé ‘Winterset’, tant son atmosphère sombre et planante pourrait personnaliser l’entrée dans le froid de l’hiver.

Une collection de 14 titres lents, noirs et pourtant dotés d’un on ne sait quoi particulièrement envoûtant. Si le groupe laisse citer à son sujet quelques styles tels que le Post-Rock ou le Lo-Fi, on retiendra surtout de l’ensemble la subtilité des arrangements qui font de cet album un long poème. L’univers de Templo Diez se situe quelque part entre Sparklehorse et Radiohead, dans la version la plus épurée de ces derniers. Le chant de Pascal Hallibert y est certainement pour beaucoup, avec ses intonations plaintives à la Thom Yorke, notamment ‘No Matter What’ et 'Calvera #2', deux titres pas si lointains d’un ‘You And Whose Army’, ainsi sur le très bon ‘Sparkle’ où le ‘delay’ des notes de guitares renforce ce caractère ‘atmosphérique’.

C’est néanmoins la voix de Gloribel Hernàndez sur ‘Sal’ qui nous séduira le plus. Sa mélancolie, son violon, ses arrangements et peut-être aussi le choix d’interpréter ce titre en espagnol, sont autant de raisons pour succomber au charme instantané de cette poignante ballade. Dans sa grande majorité ‘Winterset’ reste néanmoins tout sauf un album instantané, ce qui n’enlève rien à sa qualité. Sa noirceur permanente (‘Halogene’) et ses longs passages instrumentaux requièrent d’ailleurs toute l’attention de l’auditeur.

Une attention maintes fois récompensée lorsque la beauté de cette œuvre particulièrement maîtrisée se livrera enfin à vous, peu à peu. Comme sur tout disque bénéficiant d’une certaine profondeur, la première écoute n’est jamais la meilleure. Mais on vous recommande vivement les suivantes… un album de toute beauté.

Titres conseillés : Sparkle, No Matter What, Calavera #2, Sal