June 2003 - MusicZine

Drivé par une Français, ce trio batave lorgne dangereusement du côté des States (Low) et de l’Espagne (Migala) : c’est presque de l’europudding, sauf que ça n’a rien d’un navet, bien au contraire. En neuf chansons d’une mélancolie diffuse, Templo Diez piétine les plates-bandes des meilleures formations slowcore, sans croûtes de boue sur les semelles. Et même si les guitares empruntent parfois des routes plus balisées (« New Sun Rising », pop, et « Come On », à la Sparklehorse), c’est seulement pour éviter de trop tourner en rond… Templo Diez a du talent pour injecter des riffs éthérés et des voix sous Xanax dans chacun de ses morceaux, mais heureusement il n’en fait pas trop son fond de commerce. C’est qu’à force de toujours remuer la même potion (aussi magique soit-elle), on attrape vite le tournis. Pour éviter ce genre d’angoisse, mieux vaut espacer les écoutes d’« Hoboken » d’au moins 24 heures… A conseiller d’abord aux insomniaques et aux fragiles du cœur.

(Grégory Escouflaire)

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