October 2006 - MusicZine
Nos vies sont trop stressantes. Affublées de questions toutes aussi récurrentes que stupides - ‘Ai-je bien fermé à clé ? Ai-je bien éteint le gaz ? Pourquoi tout ce froid ?’- nos débuts de journée ont souvent un goût de déjà-vu. Un goût sec qui colle au palais. La mise en route de Winterset vient poser d’autres questions : ‘Pourquoi te stresses-tu ? Pourquoi douter ? Pourquoi tu n’as pas mis un pull à col roulé ?’ Titubant entre doute et plénitude les Italo-franco-néerlandais de Templo Diez déjouent, sur un pied, nos angoisses primaires. Le groupe, après le gros succès de son premier album « Hoboken », décroché en 2003, réalise ici un forcing de bien-être en gravant 13 plages dénuées d’une quelconque particule de stress. Avec grandeur, les guitares volent comme jetées dans le puits de l’infini, croisant sur leur trajet la voix de Pascal Hallibert et d’une représentante féminine à la douceur vénézuélienne. Le projet ambitieux aurait pu se casser les dents mais Templo Diez n’as pas l’intention de se faire édenter et connaît les limites à ne pas franchir en frôlant le trop ambitieux pour ne rester qu’en zone ‘humilité’. Mot qui définit bien en un seul tout le caractère de la plaque. Joli coup de My First Sonny Weissmuller en emportant dans sa besace le poids de ces artistes.
(Jowell)