November 2009 - À découvrir absolutement
Alors que l’on fête les 20 ans de la vraie europe, celle enfin soudée, tout ou moins économiquement, un trio nous arrivant des Pays Bas la justifie, en un trio cosmopolite, dont le seul visa est une musique qui donne à l’Europe le droit de rêver aux grands espaces américains, et à cette histoire de la nation neuve qui se construit. C’est Pascal Hallibert qui fédère Templo Diez, l’homme par qui le son et la musique du groupe arrivent, celui qui a un hémisphère de chaque côté de l’Atlantique. Groupe le plus injustement passé sous silence dans la presse, et même dans les webzines de notre beau pays, Templo Diez termine avec « Merced » une trilogie qui restera dans les annales d’ADA comme la plus importante de l’autoproduction défendue ici. Avec « Merced » une touche féminine soufflera sur les grains de sables que le vent du sud américain améne sur les cordes des guitares lumineuses et spatiales. « Merced » est comme une suite époustouflante au « Mighty Joe Moon » de Grant Lee Buffalo, sans aucun rictus sur la bouche, pas de mou de fausse modestie, une vraie posture humble, comme un artisan devant une œuvre qui remplie de plaisir celui qui la reçoit. Habitué à faire des guitares des acteurs pouvant être oscarisé, Pascal Hallibert donne à celle ci un rôle à la démesure des sentiments qu’elles procurent. Si la mélancolie est une source d’inspiration inépuisable, elle est ici magnifiée, rendue quasi insurmontable par le commun des mortels. Chez Templo Diez les guitares pleurent vraiment, à gros sanglot, comme si elles traversaient un film de John Ford avec le premier rôle, sans que la distribution entame une procédure juridique. Amoureux de la six cordes qui donne dans l’émotion mais jamais dans le pathos, Pascal Halllibert prend conscience aussi du pouvoir de ces possibilités au chant, donnant aux mots une palette nouvelle pour éclater au grand jour. « Merced » pourra t’il être le disque qui consacrera enfin Templo Diez ? Oui si il laisse une place aux deux œuvres précédentes qui se répondent comme une famille de chaque côté d’un mur. Découvrez Templo Diez Absolument.