May 2003 - Matamore

Cette compilation est le premier volume édité par le label hollandais Sally Forth. L'idée est née d'une frustration face à l'obligations qui s'impose à un label de ne faire que des paris sur une poignée de groupes douloureusement sélectionnés. L'idée est d'amener au public un recueil de morceaux d'une série de groupes avec lesquels la collaboration est impossible faute de moyens illimités.

On ne retrouve donc aucun groupe appartenant au roster de Sally Forth et, à la différence de la politique appliquée par un label comme Deep Elm avec sa série des Emo Diaries, aucun des groupes ne semble entrer dans le style plutôt rock, noisy et rentre dedans promu par Sally Forth jusqu'ici. Au contraire, "The Pet Series vol 1" est plutôt un merveilleux recueil de chansons indie acoustiques, parfois post-rock instrumental et atmosphérique, mais surtout chantées ou chuchotés, mélancoliques, fragiles, folk et émotionnelles. Etonnant à première vue, beaucoup moins quand, à la lecture des notes de pochette, on découvre qui a sélectionné ces titres et présidé à la réalisation de cette compilation. Rien de moins que Minco Eggersman, chanteur, batteur et principal songwriter des fantastiques At The Close of Everyday, responsables d'un des tous meilleurs disques de 2002, le superbe et essentiel "Zalig zijn de armen van geest".

Pas étonnant qu'on retrouve dans sa compilation certains des points forts et obsessions qui font la brillance de son disque, ces passages atmosphériques et planants, cette mélancolie douce, ce côté naturel, franc, sincère et accueillant. "The Pet Series vol. 1" est une compilation dans laquelle il fait bon être, revenir, rester et durer, un tout grand disque qu'on rapprochera des sommets du genre que sont par exemple la compilation "but solid" du label See Through ou "hi-fi songs for lo-fi hearts" de Paperheart.

Point de vue proportions et répartitions, "The Pet Series vol 1" est une compilation idéale pour moi, douze morceaux inédits de douze artistes différents. Un quart d'entre eux fond partie de cette poignée de groupes que je suis avec ferveur soutenue, At The Close of Everyday bien sûr, mais aussi Ariel Kill Him et Unwed Sailor. Un autre quart, je ne le connais que de nom et de réputation, avec le regret de ne pas avoir pu les écouter jusqu'ici : Diefenbach, Scout Niblett et The Nourallah Brothers. La moitié restant m'est complètement inconnue et laisse donc présager de découvertes intéressantes.

Difficile de se faire un avis sur Templo Diez, à part que le groupe signe ici une minute instrumentale fort intéressante, faite d'une ou deux guitares atmosphériques et de quelques field recordings. Une émotion se dégage et c'est déjà beaucoup car il y a une âme. On pense un peu au Tarentel des débuts, l'air est frais mais le soleil réchauffe déjà, une matinée estivale s'élève.

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